Le blog de GEROU !

L’Evangile selon Warren

Un article de Gary E.  Gilley concernant le "SEEKER SERVICES" ou "service pour ceux qui sont en recherche"
Je pense que cet article est très clair et j'adopte ce point de vue!
Soyons vigilant car dans les livres de Warren, il y a des vérités et des erreurs!
A vous le discernement!
Gérou

Personne n'illustre mieux l'approche du "tiré par le marché" (market-driven) que Rick Warren, pasteur de l'énorme église de Saddleback en Californie du Sud et auteur de L'Eglise : une passion, une vision (en anglais : The Purpose-driven Church) et d'Une vie motivée par l'essentiel (en anglais : The Purpose-Driven Life). Alors même que Warren manifeste franchement sa façon de voir les choses, sa stratégie et ses méthodes, les choses ne sont pas toujours telles qu'elles apparaissent. Par exemple "motivé par l'essentiel" (purpose-driven) sonne mieux que "tiré par le marché" (market-driven), mais il s'agit essentiellement de la même chose. Dans son livre Une vie motivée par l'essentiel, Warren commence, dans la version française, en disant "ce n'est pas vous qui décidez" (it is not about you), puis il retourne sa veste et écrit un livre qui ne parle que de "vous". Il déprécie la psychologie, et pourtant il en fait la promotion, mais en ne l'appelant pas par son nom. Il dénonce l'enseignement de Robert Schuller, puis il ressort quelques unes des choses les plus laides que Schuller a enseigné depuis trente ans. Il revendique un attachement aux Ecritures, mais il les sape presque à chaque fois qu'il les utilise. Il déclare qu'il n'est pas en train d'altérer le message de la Bible mais qu'il réorganise les méthodes, mais en fait, il a tellement modifié le message qu'il est devenu méconnaissable.

Cela nous mène à l'altération la plus problématique qui soit : celle de l'Evangile. Accuser Warren de modifier l'Evangile est une accusation effroyable qu'on ne doit pas faire à la légère. Quelles preuves avons-nous pour faire une telle mise en accusation ? Examinez ce qui suit :

Dans la vidéo qui accompagne les "40 jours motivés par l'essentiel", Warren conduit ses auditeurs dans la prière à la fin de la première session. Voici ce qu'il prie :

"Cher Dieu, je veux connaître la raison d'être de ma vie. Je ne veux pas fonder le reste de ma vie sur les mauvais fondements. Je veux faire les premiers pas pour te connaître et ainsi me préparer pour l'éternité. Jésus-Christ, je ne comprends pas beaucoup de choses, mais j'en sais assez pour dire que je veux t'ouvrir ma vie et te recevoir. Deviens réel pour moi. Et utilise dans ma vie cette série pour m'aider à savoir ce pourquoi tu m'as fait". Warren continue alors en disant : "Si vous avez prononcé cette prière pour la toute première fois, bravo ! Bienvenue dans la famille de Dieu !".

Warren serait en difficulté s'il lui fallait trouver un appui biblique à cette présentation de l'évangile. Nous n'y trouvons rien à propos du péché, de la grâce, de la repentance, de la personne de Christ, du Calvaire, de la foi, du jugement ou encore de la résurrection. C'est là le nec plus ultra de l'évangile mutilée des églises "adaptées aux personnes en recherche" (seeker-sensitive) : la personne en recherche vient à Christ pour trouver le sens de sa vie et non pour recevoir le pardon de ses péché et la justice de Dieu. Déclarer ensuite que quelqu'un est un membre à part entière de la famille de Dieu parce qu'il a prononcé une telle prière (fondée sur une compréhension minimaliste ou inexistante de la personne et de l'oeuvre de Christ) est plus que tragique.

Warren fait-il mieux dans le livre lui-même, Une vie motivée par l'essentiel ? Un peu mieux, mais pas beaucoup… A propos de l'éternité, il déclare à ses lecteurs : "Si vous apprenez à aimer et à croire (love and trust) le Fils de Dieu, Jésus, vous serez invité à passer le reste de l'éternité en sa compagnie. A l'inverse, si vous rejetez son amour, son pardon et son salut, vous serez pour toujours séparé de lui ensuite" (p.38). Il y a là juste assez de vérité pour pouvoir nous dérouter, mais le Nouveau Testament ne dit jamais qu'il faut apprendre à aimer et à croire Christ. Ce qui est exigé de nous, c'est non pas "d'apprendre à aimer et à croire Jésus", mais c'est que nous nous repentions (Ac 17.30) et que nous mettions notre foi en lui (Eph 2.8-9). De toute façon, comment un incroyant apprendra-t-il à aimer et à croire Jésus ? Il s'agit là des fruits de la régénération et non des moyens qui y conduisent.

Aux pages 62-63, Warren donne peut-être la présentation la plus complète de l'Evangile que l'on trouve dans Une vie motivée par l'essentiel. Il dit là à ses lecteurs qu'ils doivent d'abord croire que Dieu les aime et qu'il les a choisi pour avoir une relation avec Jésus qui est mort sur la croix pour eux. Warren écrit : "la vraie vie commence par une consécration totale à Jésus-Christ". Je ne contesterai pas ceci, mais comment allons-nous nous consacrer totalement à Christ ? Warren écrit : "Dès à présent, Dieu vous invite à vivre à sa gloire en remplissant les objectifs qu'il vous a fixés… Il vous suffit de le recevoir et de le croire… Voulez-vous accepter l'offre de Dieu ?". Puis à nouveau il propose un échantillon de prière : "Je vous invite à courber la tête et à murmurer tout bas la prière qui changera votre éternité : 'Jésus, je crois en toi et je te reçois'". Warren promet alors : "Si vous avez prononcé cette prière du fond du coeur, bravo ! Bienvenue dans la famille de Dieu ! Vous voilà prêt à découvrir le plan de Dieu pour votre vie et à vivre en conformité avec lui". Il est intéressant de noter que cette présentation de l'évangile est faite lors du 7ème jour (du voyage des 40 jours). Nous devons donc supposer que ce qui a été dit pendant les 6 premiers jours ont conduit à cette invitation à recevoir Christ. Nous devons présumer que ce que Warren pense que le pécheur doit savoir pour faire partie de la famille de Dieu a été présenté lors de la première semaine du voyage. Mais Warren n'a pourtant rien dit à propos de la personne de Jésus, de la raison pour laquelle il est mort sur le Croix, de la manière dont il est leur sauveur, de la puissance purificatrice du sang de Christ, de la repentance ou de la confession des péchés, des conséquences du péché, ou encore, de la résurrection de Christ. A une époque post-chrétienne où les gens sont des analphabètes de la Bible, on ne peut se permettre de supposer que l'incroyant savent quoi que ce soit de tout cela. Cela est encore plus troublant si on l'examine à la lumière du message central de Warren : trouvez Dieu, et vous vous trouverez vous-mêmes (en trouvant votre raison d'être). Puisqu'il s'agit indéniablement de la thèse d'Une vie motivée par l'essentiel et de la campagne des Quarante jours motivés par l'essentiel, l'incroyant sera naturellement amené à conclure qu'il prononce une prière qui résoudra le manque de sens de sa vie. Où est-ce que dans l'Ecriture l'Evangile est-il présenté comme Warren le présente ? Nous avons bon espoir que Warren lui-même ne nie pas personnellement les éléments fondamentaux de l'Evangile, mais il ne leur donne certainement pas l'importance qu'ils méritent et laisse beaucoup de liberté à l'imagination de ses lecteurs.

John MacArthur est en plein dans le mille lorsqu'il écrit qu'à "écouter aujourd'hui un prédicateur évangélique 'adapté aux personnes en recherche', on croirait que c'est facile de devenir chrétien. Dites juste ces quelques mots, prononcez cette prière, et pouf !, vous faites maintenant partie du club". Il faut en convenir : le salut se reçoit par la foi seule en Jésus-Christ seul, et non en débitant une courte prière à laquelle il manque un contenu et une compréhension biblique, et par laquelle on dit qu'on souhaite trouver le sens de sa vie. En fait, un leader évangélique aurait donné à l'un de ses sermons écrits en réaction à l'évangile "adapté au personnes en recherche" le titre suivant : "Comment remplir son église d'ivraie".

MacArthur nous avertit : "Les gens entrent et sortent de ces grandes salles confortables et accueillantes avec tous leurs bagages, leurs propres besoins, leurs estimes d'eux-mêmes, et leur désir d'épanouissement personnel et d'auosatisfaction. Et le pire, c'est qu'ils pensent qu'ils vont aller au paradis".

Ladies Home Journal

La célébrité de Warren à atteint un tel niveau qu'on lui a désormais demandé de tenir une rubrique mensuelle dans le Ladies Home Journal qui est le magazine féminin américain au plus grand tirage. Alors que certains se poseront la question de savoir pourquoi un magazine profane s'intéresse à ce que peut dire un pasteur évangélique, nous pouvons certainement nous réjouir de ce que Warren s'est vu remettre une audience mondiale largement incroyante (à peu près 14,5 millions de lecteurs aux Etats-Unis et dans le monde) à laquelle il peut proclamer la vérité de Dieu, et donc l'Evangile. Quel privilège ! Il lui est ici donné sur un plateau l'occasion de proclamer les perfections de Christ. Mais malheureusement, Warren n'en a pas profité. Au lieu d'être une prédication de Christ, le message de Warren est plutôt celui que renvoit le titre d'un de ses articles : "Apprenez à vous aimez vous-mêmes". Dans son article de Mars 2005, l'homme qui a ouvert son livre pas la phrase "Ce n'est pas vous qui décidez" (version anglaise : it's not about you) montre qu'en fait il pense vraiment que c'est nous qui décidons. Il dit à ses lecteurs : "Pour vraiment vous aimez vous-mêmes, vous avez besoin de connaître cinq vérités qui posent le fondement d'une saine image de soi". De quoi s'agit-il ? (Tout ce qui suit sont des citations telles quelles de l'article de Warren :)

Acceptez-vous vous-même.

"Dieu vous accepte de façon inconditionnelle, et selon lui, vous êtes tous très précieux, votre valeur est inestimable. Concentrez-vous sur cette vérité et vous ne gâcherez plus votre temps et vos efforts à essayer d'être quelqu'un que vous n'êtes pas.

Aimez-vous vous-même

[La femme de Warren affirme : ] "Dieu m'aime vraiment sans condition". [Il faut apparemment comprendre que pour cette raison nous avons la liberté de nous aimer nous-mêmes.]

Être vrai avec soi-même

"Découvrez, acceptez et réjouissez-vous de la 'forme' qui vous rend unique [cela fait référence au programme F.O.R.M.E. que Warren promeut]… Contentez-vous de vos faiblesses".

Pardonnez-vous vous-mêmes

"Dieu n'attend pas de nous la perfection, mais il veut que nous soyons honnêtes. Lorsque j'admets honnêtement mes erreurs et que je demande pardon avec foi, il ne m'en tient pas rancune, il ne l'utilise pas contre moi et ne ressort pas cette vieille histoire. Nous devonsavoir une telle attitude de pardon envers nous-mêmes".

Croyez en vous-mêmes

"Commencez par vous dire la vérité à propos de vous-mêmes ! La vérité, c'est que Dieu vous a créé avec des talents, des capacités, une personnalité et un arrière-plan qui font que vous êtes unique. C'est votre choix : vous pouvez croire ce que les autres disent de vous, ou vous pouvez croire en vous-mêmes comme Dieu croit en vous, lui qui dit que vous êtes vraiment le bienvenu, que vous êtes aimable, que vous êtes précieux et que vous êtes capable.

Quelle déception ! Non seulement Warren ne partage pas l'Evangile, la gloire de Christ ou n'importe quelle vérité théologique, mais en plus il brouille les pistes en proposant une psychologie fade dont aucun des points n'est soutenu par l'Ecriture. Rappelez-vous un bref instant que Warren n'écrit pas à des croyants, mais à la population en général qu'il doit certainement considérer comme perdue. Avec cela en tête, remarquez :

1. Qu'il dit à ces lecteurs que Dieu les accepte inconditionnellement. Rien n'est moins vrai. Pour Dieu, nous sommes répugnants dans notre état naturel. Il a fallu la mort du Fils de Dieu pour que certains puissent être accepté par Dieu, et seuls ceux qui sont en Christ sont acceptés par le père (Eph 1.3-14).

2. Nulle part l'Ecriture ne nous dit de nous aimer nous-mêmes. Il nous est demandé d'aimer Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre pensée. Il nous est aussi demandé d'aimer les autres comme nous nous aimons nous-mêmes (Mt 22.37-40). Certains sautent sur cette expression "comme toi-même" pour en faire une preuve que Dieu nous ordonne de nous aimer nous-mêmes. Ce n'est tout simplement pas vrai. Les Ecritures disent que nous nous aimons déjà nous-mêmes (Eph 5.28-29) ; nous n'avons pas besoin d'être encouragés à un amour de soi démesuré qui aboutit à l'égocentricité. De fait, le seul passage du Nouveau Testament qui parle en fait de l'amour de soi le considère comme un péché caractéristique des derniers jours (2 Tim 3.2). Christ nous a appelés non à nous aimer nous-mêmes, mais à renoncer à nous-mêmes (Luc 9.23).

3. Dire à des incroyants de s'accepter soi-même et d'être vrais avec eux-mêmes, c'est les condamner éternellement. Doit-on dire à celui qui est mort dans ses offenses et dans ses péchés (Eph 2.1) qu'il doit se contenter de ses faiblesses ? Warren est peut-être en train d'apaiser les coeurs troublés de ses lecteurs, mais il ne les conduit pas au Sauveur.

4. Nous ne trouvons pas un mot dans l'Ecriture qui parle de se pardonner soi-même. Il s'agit non d'un principe biblique, mais plutôt d'une invention de la psychologie moderne. Dieu nous appelle à lui confesser nos péchés et il nous pardonnera (1 Jn 1.9). Nous n'avons pas la capacité et l'autorité pour nous pardonner nous-mêmes. Il s'agit d'une prérogative divine.

5. Plutôt que de croire en soi, il nous est demandé de "croire au Seigneur Jésus" (Ac 16.31). Plutôt que de croire en soi-même, Paul disait que nous sommes incapables de quoi que ce soit (2 Cor 3.5), que nous ne sommes que des vases de terre (2 Cor 4.7). Plutôt que de croire en soi-même, il nous est dit que tout ce que nous accomplissons, nous le faisons par la puissance de Dieu (Phil 4.13). Plutôt que de croire en soi-même, Paul disait qu'il se "glorifiait plutôt de ses faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur lui (2 Cor 12.9).

Comment un pasteur évangélique qui est devenu l'un des leader protestant les plus reconnus au monde, comment celui qui est considéré comme un guide spirituel par des millions de personnes, peut-il manquer le coche de cette façon ? Peut-être que son problème principal c'est son point de vue concernant l'importance de la doctrine. Dans Une vie motivée par l'essentiel, Warren veut que nous n'ayons aucun doute que lorsque nous nous tiendrons devant le Seigneur "Dieu ne vous demandera ni votre étiquette religieuse, ni vos convictions doctrinales. Tout ce qui comptera, à ses yeux, c'est si vous avez accepté ce que Jésus a fait pour vous, et si vous avez appris à l'aimer et à lui faire confiance" (p.34-35). Au contraire, ce que nous croyons est de la plus grande importance. Est-ce que le Saint-Esprit a inspiré la Bible pour que nous ignorons son enseignement ? Est-ce que les paroles de Jésus sont sans importance ? Est-ce que les vérités doctrinales des épîtres du Nouveau Testament ne sont rien d'autre que du remplissage ? En ce qui concerne le salut, ce qu'on croit à propos de Jésus, de la croix, de la résurrection, du péché, du jugement, de l'évangile, etc. est important.

Warren rend un bien mauvais service à l'église de Dieu. Il réduit au maximum le contenu de l'Evangile, il utilise l'Ecriture n'importe comment, il minimise l'importance de la doctrine et la remplace par de là psychologie, du mysticisme et une sagesse de ce monde à propos de laquelle Paul nous met en garde en Colossiens 2.8 : "Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.

Une alternative aux méthodes et au message de Warren

J'ai assisté récemment avec ma femme au culte d'une église évangélique qui a adopté le modèle "motivé par l'essentiel" (purpose-driven) popularisé par Warren. Ce culte était déroutant sur un certains nombres de points, dont le caractère irrespectueux de la louange, la sélection de chants non bibliques et une attitude générale d'apathie. Mais le plus troublant fut le sermon. Le pasteur, sans doute un serviteur de Dieu sincère et plein de bonne volonté, n'avait aucune idée de comment il faut faire l'exégèse des Ecritures. Dans son message thématique, il indique à l'assemblée, au moyen de diapositives PowerPoint, une douzaine de passages. Mais de façon étonnante, il se débrouilla pour mal interpréter chacun de ces textes, soit en les spiritualisant, soit en ne faisant pas attention au contexte, soit en lisant une mauvaise traduction… Pas une seule fois il ne donna l'interprétation correcte d'un verset de l'Ecriture, et, autant que j'ai pu l'observer, personne n'a semblé le remarquer ou s'en préoccuper. Cela a contribu2 à renforcer ce que j'avais suspecté et déjà observé. La façon de voir le ministère de Warren, son utilisation abusive de l'Ecriture, son annonce d'un évangile faible, l'infiltration de la psychologie et son mépris pour la théologie sont en train de devenir la norme dans le monde évangélique parce que c'est ce que beaucoup d'églises évangélques pratiquent déjà. Warren n'est pas tant l'initiateur de ce mouvement que le produit de son époque. Je pense qu'il a saisi ce qui était dans l'ère du temps et qu'il l'a doté avec succès de méthodes, de programmes et d'un message qui semble marcher. Dans notre société, et petit à petit dans nos églises, on évalue quelque chose selon que ça marche ou non. "Si ça marche, ça doit venir de Dieu" semble dire la sagesse commune. Mais un tel pragmatisme est une méthode d'évaluation douteuse. Dans les quelques moments où nous réfléchissons un peu plus, peu d'entre nous ne veulent croire qu'on toujours évaluer la validité d'une démarche à son succès. Le Mormonisme par exemple est l'"église" qui a le plus de succès dans le monde aujourd'hui. Pourtant, aucun d'entre nous ne veut croire que Dieu bénit l'Eglise Mormone. Si nous sommes conduits par le pragmatisme, nous serons désespéremment emportés à tout vent de doctrine (Eph 4.14). Nous avons besoin de quelque chose de plus stable, de poser une vraie fondation.

Retour à la Bible

1 Timothée 3.15 dit que la mission de l'Eglise est d'être la colonne et l'appui de la vérité. Quel que soit ce que l'Eglise fait en plus, elle doit prendre au sérieux cette mission qu'elle a reçu de Dieu. Personne d'autre que l'Eglise de Dieu n'a reçu un tel mandat ; c'est la mission du peuple de Dieu, de la vraie Eglise, d'être un lieu où la vérité est crue, soutenue, et glorieusement prclamée. Bien sûr, la vérité que l'Eglise doit proclamer vient d'ailleurs, à savoir de la Parole de Dieu. Tout ce que l'Eglise fait devrait donc naître des Ecritures. Chaque méthode, chaque programme, chaque effort d'évangélisation, chaque message que l'Eglise proclame devraient être fermement enracinés dans la vérité biblique.

Cela nous conduit tout droit au talon d'Achille de Warren et de ses imitateurs : Warren ne tire pas ses propositions de la Bible. A première vue les programmes et le message "motivés par l'essentiel" (purpose-driven) sont assez attirants. Ils semblent être prononcés dans le langage du peuple ; ils ont du succès ; ils sont remplis de citations de l'Ecriture, la plupart de ce qui est dit est valable et beaucoup de ceux qui promeuvent et qui sont impliqués dans Une vie motivée par l'essentiel sont pleins de bonne volonté et sincère. Mais à y regarder plus près, on se rend compte qu'il y a comme une mouche dans le potage. Et il ne s'agit pas d'une mouche normale mais plutôt d'une énorme mouche de 250 g et remplie d'un venin mortel. Nous pouvons essayer de faire comme si la mouche n'était pas là en espérant que tout ira bien, mais au final, il nous faudra traiter le problème de cette mouche en l'enlevant du potage ou alors la laisser transfomer la soupe en quelque chose de complètement différent.

De quelle mouche parlons-nous ? De ce que Warren ne tire pas ses principes de l'Ecriture mais qu'il les tirent de ce que les gens veulent. Son église a commencé après avoir mené une étude marketing demandant aux gens ce qu'ils voulaient dans une église. Il posa des questions au sujet de la musique profane qu'ils appréciaient et proposa ce genre de musique. Il étudia les besoins ressentis des gens et concota un message qui répondrait à ses besoins. Il détermine ce qu'il croit que les gens ont besoin d'entendre et, ensuite, il va vers l'Ecriture pour trouver un soutien à sa façon de voir le ministère.

Il est juste de revenir maintenant sur la philospohie motivée par l'essentiel
et de l'examiner attentivement. Je trouve que lorsqu'on ne regarde pas les fondements qui sous-tendent un système, la superstructure qui est construite sue ces fondements peut sembler, pour un temps, être bien belle. Considérons à nouveau le mormonisme. Il y a certainement là quelque chose d'admirable dans l'accuentation manifeste que le mormonisme met sur les valeurs familiales et morales. Mais leur fondement est défectueux. C'est avec la même mesure que nous devons évaluer le fondement de la vie motivée par l'essentiel. Ce fondement a-t-il été posé après une étude attentive des Ecritures ? Ou est-ce que cette construction n'est que le produit de l'engouement séculier pour une philosophie pragmatique à laquelle on mélange sans ménagement une utilisation douteuse de l'Ecriture ? Et s'il nous faut arriver à cette dernière conclusion, et c'est le cas pour moi, que devons-nous faire ?

Que vous le croyiez ou non, il y a une alternative à la vie motivée par l'essentiel et aux démarches semblables. Elle peut sembler simpliste ou démodée, mais elle a l'approbation officielle de Dieu. Il s'agit d'un retour à la Bible. Nos chaires ont besoin que nous revenions à une exposition sans réserve de l'Ecriture. Nos écoles du dimanches et nos études bibliques doivent balancer les manuels et les guides écrits à propos de la Bible et ouvrir la Bible elle-même. Dans notre église locale, nous avons abandonné les programmes d'école du dimanche en vente dans les librairies chrétiennes - et qui édulcorent la Bible jusqu'à la rendre inutile - pour enseigner tout simplement la Bible. Nous enseignons à nos 4/5 ans certaines histoires de la Bible. Nos 6/7 ans survolent la Bible de la Genèse à l'Apocalypse en 2 ans. Nos 8/9 ans survolent une deuxième fois la Bible. Nous enseignons à nos 10/11 les principes d'herméneutique, les méthodes d'étude de la Bible et nous leur apprenons à appliquer ces méthodes à l'étude des épîtres. Nous enseignons à nos 12/13 ans la théologie systématique à un niveau équivalent à celui des instituts bibliques. A partir de 14 ans, nous les enseignons dans toute la Bible, même dans les passages les plus durs, et nous mettons l'accent sur le discernement biblique. A partir de cet âge, beaucoup d'entre eux commencent à enseigner les enfants aussi bien que leurs pairs. Tous les cours proposés aux adultes sont centrés sur l'étdue des Ecritures, même lorsqu'on étudie l'histoire de l'Eglise, la théologie ou l'éthique biblique. Tous les sermons sont des expositions versets par versets de la Parole. Nos enseignants utilisent bien sûr des commentaires pour préparer leurs cours, mais ce sont les Ecritures elles-mêmes que nous étudions.

J'ai fait une découverte étonnante : lorsque les gens sont nourris selon un régime de vérités bibliques consistantes, ils ont bien peu d'appétit pour les effets de mode au goût de barbe-à-papa. Pourquoi échangerait-on la source d'eau vive contre des citernes qui ne retiennent pas l'eau (Jér 2.13) ? Bien sûr, si l'on se retrouve dans la citerne, il ne faut pas se mettre à quatre pattes pour y puiser le peu d'eau qui s'y trouve encore : il faut revenir à la source d'eau vive.

Mais cette alternative du "retour à la Bible" présente un problème majeure : nous sommes au milieu d'une crise de confiance dans la suffisance et dans l'autorité de l'Ecriture. Si nous ne croyons pas que la Parole de Dieu est suffisante, alors nous n'y reviendrons pas. Si nous ne croyons pas en l'autorité finale de la Parole, alors nous chercherons des alternatives. Ce dont l'Eglise et le monde ont besoin aujourd'hui, ce sont des hommes et des femmes de Dieu qui croient de tout leur coeur en la suffisance de sa Parole. Nous avons besoin d'une Eglise qui n'a pas honte de Christ "et de sa Parole" (Luc 9.26) et qui la proclamera sur tous les toits. Il paraît que Charles Spurgeon déclara une fois : "On n'a pas besoin de défendre à lion lorsqu'il est attaqué. Tout ce qu'on a à faire c'est d'ouvrir la porte et de le laisser sortir". Avec Spurgeon, je crois qu'il est à nouveau temps d'ouvrir la porte et de laisser la Parole faire son oeuvre.

Gary E. Gilley

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22/01/2008

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