Le Pardon (suite) avec commentaires
Merci encore à tous ceux qui se sont penchés sur ce sujet du pardon !
Voici quelques méditations personnelles :
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J. de Nice nous dit :
La mémoire est plus tenace que le coeur. Je crois que "pardonner" est relativement facile, il n' y a qu' à trouver des excuses à celui qui vous a fait mal ou essayer de se prouver à soi-même que l' on est peut-être responsable de ce que l' on nous a fait. Oublier est bien plus difficile... C' est pratiquement impossible, car il y a toujours cette mémoire qui se charge de vous rappeler votre "victimisation". Je ne suis qu' un être humain et l' "oubli" est difficile à concevoir. Est-ce là une exception ? Je vous embrasse tous les deux.
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L. de Lyon nous dit :
Oublié = dans le sens de ne pas amener à nouveau sur le tapis, le problème expliqué et pardonné. Oui, le Seigneur est capable de guérir les blessures et il le fait, lorsque le problème de fond est vraiment réglé.
Attention de ne pas être comme le monde, c'est-à-dire de tout excuser sous couvert du pardon ou de l'amour ou de la liberté de chacun.
Exemple concret me concernant : J'ai déjà pardonné à A. et B, mais ça ne m'empêche pas de leur avoir fait savoir que si je leur pardonnais et si je les aimais toujours, je haïssais leur péché et je me dois d'être très prudente, sachant que de leur côté le pardon n'a pas été exprimé et que le mensonge est toujours de mise. Le Seigneur nous a donné une intelligence, il nous faut nous en servir.
Pardonner c'est également concevoir que l'on subit quoi qu'il en soit la faute de l'autre. Sommes-nous prêt à l'accepter ? C'est un travail personnel et qui n'est pas acquis une fois pour toute.
Ne jugeons pas les frères et sœurs qui disent ne pas pouvoir pardonner (oublié) ! Il faut déjà savoir dans quel sens ils utilisent ce mot et puis ils ont besoin de travailler sur eux. Il serait utopique de dire selon les circonstances, que l'on a la capacité de pardonner et oublier en un clin d'œil. Mais le Seigneur est tout puissant.
Le
travail du pardon et de l'oubli (guérison des blessures) fait partie de
l'épreuve que nous devons accepter et du fait que nous devons
travailler avec l'aide du Seigneur à penser les blessures. Et pour
penser, il faut aussi comprendre, mais il faut aussi avoir du
discernement pour l'avenir.
Il y aurait encore beaucoup à dire, mais je n'ai pas le temps de développer. Ce thème mériterait d'être abordé en études bibliques.
Fraternellement
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G. de Nouméa nous dit :
S. de Lausanne nous dit :
Quant
à l'article, il soulève la question à maintes reprises soulevée, qui se
laisse résumer dans la formule mathématique « pardon =
oublie ». Or, l'article lui-même montre toute l'ambiguïté dans
l'avant dernier paragraphe. En effet, comment est-ce possible que la
dame se souvient qu'elle a oublié ? et disons en passant, que
oublier n'est forcément pardonner !
Le
pardon n'est pas seulement une affaire de sentiments, ni seulement une
affaire de mémoire, mais aussi une affaire de justice. Pardonner c'est
acquitter – dans notre cas de chrétien cet acquittement se fait en
raison du pardon dont nous avons bénéficié (Ep 4,32) – parce que la
peine est purgée (en occurrence par Jésus-Christ). Ainsi, en pardonnant
je renonce à quelconque revendication ; en pardonnant je
m'abstient à faire état du forfait ; en pardonnant je refuse aux
sentiments de me dicter l'attitude.
Tout
cela n'implique pas forcément l'oublie, mais nous oblige à voir l'œuvre
de Christ plus grand que le forfait que j'ai subi, Son amour pour moi
comme suffisant aussi pour celui qui m'a offensé. Sans cette vision des
choses : 1° nous n'allons pas nous en sortir d'offenses qu'il est
impossible à oublier car fait dans la chair (viol, abus etc.) ; 2°
nous passons à côté d'un levier que Dieu utilise pour notre
sanctification, et de la progression dans l'amour ; 3° nous
risquons fort de réduire le pardon à une gymnastique de mémoire, par
conséquent nous perdons la nature même du pardon de Christ.
Or,
n'oublions pas que Dieu Lui-même n'efface pas pour l'éternité toute les
traces de nos péchés qui sont des offenses à Son égard. En effet, dans
le ciel, au milieu du trône il y a un Agneau qui était là comme immolé
(Ap 5,6) – portant donc les marques de Sa mort pour nos péchés tout en
les ayant pardonné et expié parfaitement, sans nous tenir rigueur. Ep
1,5-6 mentionne que nous avons été prédestiné à célébrer éternellement
la gloire de Sa grâce dont il nous a favorisé dans le bien-aimé. Si
nous célébrons éternellement la gloire de Sa grâce, nous le ferons
certainement en connaissance de cause !
Voilà, mes quelques réflexions.
Fraternellement à vous
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M. de Toulon :